infection urinaire

infection urinaire

Cystite aigüe

La cystite aigüe est une infection très fréquente. La bactérie la plus souvent responsable des cystites bactériennes est Escherichia Coli.

Les symptômes associent le plus souvent brûlures en urinant, mictions peu abondantes et trop fréquentes, urgences mictionnelles, douleurs sus pubiennes ou du périnée, voire gène à l’écoulement des urines. On peut également retrouver du sang dans les urines. La cystite ne donne pas de fièvre. En cas de fièvre ou de douleur lombaire associée, on devra rechercher une infection du rein (appelée pyélonéphrite). On recherchera également une infection vaginale (vaginite) ou un écoulement par le canal de l’urètre (urétrite) qui peuvent également donner des brûlures en urinant.

Cystite aigüe simple

En cas de cystite aigüe simple, aucun examen complémentaire n’est nécessaire, hormis une bandelette urinaire. En absence de complication ou de terrain à risque (diabète…), le traitement antibiotique sera prescrit en une prise (traitement monodose) ou pour une durée de 3 à 7 jours en fonction de l’antibiotique choisi. Un volume de boisson important (2 l/j) est également recommandé.

Cystite aigüe récidivante

La cystite récidivante est définie par plus de 3 épisodes de cystite par an ou plus de 2 épisodes dans les derniers 6 mois. Votre médecin ou votre urologue s’attacheront à trouver des facteurs favorisants ces infections en vous interrogeant et en vous examinant (examen gynécologique). Un examen d’urine (ECBU) sera systématiquement réalisé avant de débuter les antibiotiques.

Un bilan complémentaire recherchera des facteurs favorisants ces infections comme une mauvaise vidange vésicale, des calculs, une malformation de l’appareil urinaire ou une tumeur. Aussi pourront être demandés une débitmétrie avec mesure du résidu post-mictionnel, un calendrier mictionnel, une échographie ou un scanner, une cystoscopie (examen permettant de visualiser l’intérieur de la vessie en glissant une petite caméra par les voies naturelles sous anesthésie locale), une cystographie rétrograde.

Le traitement des cystites récidivantes passe d’abord par le traitement antibiotique de chaque épisode de cystite aigüe, en préférant un traitement de 5 à 7 jours. Ensuite les facteurs favorisants devront être recherchés et traités. Un traitement par canneberge (cranberry) peut être débuté. Enfin, un traitement antibiotique préventif pendant plus de 6 mois pourra être discuté. En cas d’infections déclenchées par l’activité sexuelle, un traitement préventif après les rapports peut être proposé.

règles de prévention

Règles de prévention des infections urinaires

Buvez abondamment : 

  • Deux litres d’apports liquidiens (boissons, potages,…) par jour.
  • Ne pas trop attendre lorsque l’envie d’uriner survient : il faut éviter que l’urine ne stagne trop longtemps et permette aux germes de proliférer dans la vessie.

Lorsque vous allez uriner : 

  • Prenez votre temps, urinez sans pousser jusqu’à vider complètement la vessie. 
  • Allez uriner régulièrement. 
  • Aller uriner après les rapports sexuels.

Après être aller à la selle : 

  • S’essuyez d’avant en arrière afin d’éviter de contaminer la région vulvaire par des germes issus des intestins.

Hygiène adaptée : 

  • la toilette intime doit être quotidienne mais pas agressive ni trop fréquente (utilisez des savons doux).
  • Régulez le transit intestinal et luttez contre la constipation (alimentation riche en fibres).
  • Evitez les vêtements trop serrés et les sous vêtements synthétiques (préférez les sous vêtements en coton).

Pyélonéphrite aigüe

Il s’agit d’une infection du rein et de la voie excrétrice urinaire.

Les symptômes associent le plus souvent fièvre, douleur lombaire et signes de cystite.

Un examen d’urine (ECBU) devra être réalisé avant de débuter les antibiotiques. Une échographie rénale et vésicale et une radiographie de l’abdomen seront également nécessaire afin d’éliminer un obstacle (un calcul par exemple) sur les voies urinaires et une dilatation des cavités du rein. Un scanner pourra être demandé en cas de doute diagnostique. Un bilan biologique (prise de sang) pourra également être prescrit pour évaluer la gravité de l’infection.

La pyélonéphrite est dite compliquée ou à risque évolutif lorsqu’il existe un obstacle sur les voies urinaires avec une dilatation des reins, un abcès, une suppuration du rein (ou pyonéphrose), une collection autour du rein, en cas de généralisation de l’infection (septicémie), ou en cas d’infection survenant chez des sujets fragiles (immunosuppression, diabète, patient(e) âgé(e), femme enceinte…).

Prise en charge de la pyélonéphrite aigüe :

Pyélonéphrite aigüe simple (non compliquée) : Antibiotiques par voie orale pendant 2 à 3 semaines et antipyrétiques. Le traitement antibiotique est débuté dès l’examen d’urine (ECBU) réalisé.

Pyélonéphrite aigüe obstructive (infection + obstacle sur les voies urinaires par calcul, malformation, tumeur…) : Hospitalisation en urgence, antibiothérapie par voie veineuse et drainage des urines au bloc opératoire. Le drainage des urines se fait soit par les voies naturelles en plaçant dans le canal de l’uretère une sonde urétérale (sonde JJ), soit par ponction directe du rein (ou néphrostomie per-cutanée). Les antibiotiques par voie veineuse seront ensuite relayés par voie orale. La durée totale de l’antibiothérapie sera de 3 à 6 semaines. Le traitement de l’obstacle responsable est effectué dans un second temps, après le traitement de l’infection.

douleurs lombaires
prostatite

Prostatite aigüe

Il s’agit d’une infection bactérienne de la prostate. Il s’agit d’une affection fréquente de l’homme adulte. Toute infection urinaire avec de la fièvre chez l’homme doit faire évoquer une prostatite aigüe.

Classiquement, les symptômes associent fièvre et signes urinaires avec brûlures en urinant, envies d’uriner urgentes, mictions fréquentes et peu abondantes, sang dans les urines, gène pour uriner, douleur du pelvis et du perinée. Néanmoins, tous ces symptômes ne sont pas toujours présents ou peuvent être modérés.

Le diagnostic est clinique, par la réalisation d’un toucher rectal. On recherchera également des signes de complication : rétention urinaire (impossibilité de vidanger la vessie), diffusion aux épididymes (épididymite) et aux testicules (orchite), infection généralisée (septicémie), abcès.

Un examen d’urine (ECBU) sera réalisé avant de débuter les antibiotiques. Une échographie peut être demandée à la recherche d’un résidu post-mictionnel, signant une mauvaise vidange de la vessie. Une échographie de la prostate pourra être indiquée en cas d’aggravation des symptômes malgré les antibiotiques, à la recherche d’un abcès de la prostate.

Le traitement, basé sur des antibiotiques, sera prescrit pour 2 à 6 semaines en fonction de la sévérité des symptômes. On pourra associer des alpha-bloquants pour faciliter la vidange vésicale si celle-ci est perturbée. En cas de rétention urinaire, un drainage des urines sera nécessaire.

Orchi-épididymite aigüe

L’épididymite aigüe est une inflammation de l’épididyme, généralement liée à une infection par des bactéries ayant remonté le canal de l’urètre puis le canal déférent. Rarement, l’épididymite peut être liée à une infection par la tuberculose, la bilharziose (parasite), voire à la prise de certains médicaments (amiodarone).

L’orchite aigüe est une infection du testicule. L’orchite aigüe est habituellement secondaire à une épididymite aigüe s’étant propagée au testicule. On parle alors d’orchi-épididymite aigüe.

L’orchite peut également être isolée, sans épididymite, liée à une contamination par voie sanguine (on dit par voie hématogène), le plus souvent d’origine virale (virus des oreillons).

Les symptômes associent classiquement une grosse bourse douloureuse et de la fièvre.

L’épididymite peut être secondaire à une infection de l’urètre, appelée urétrite. L’urétrite donne généralement des brûlures et des douleurs en urinant et des écoulements par le canal de l’urètre. L’épididymite peut également être associée à une prostatite. On recherchera les autres causes de douleurs des bourses : traumatisme, torsion du testicule, tumeur, hernie inguinale…

En cas de doute diagnostique ou en cas de suspicion de complication (abcès), une échographie-doppler testiculaire sera demandée. Un examen d’urine (ECBU) sera réalisé avant de débuter les antibiotiques. En cas d’urétrite, un prélèvement dans le canal de l’urètre sera effectué.

Le traitement de l’épididymite aigüe bactérienne repose sur des antibiotiques pendant 3 à 6 semaines. Ils seront débutés sans attendre les résultats définitifs de l’ECBU. Des antalgiques et un suspensoir aideront à diminuer les douleurs. L’hospitalisation n’est nécessaire qu’en cas d’infection sévère. En cas d’urétrite, la ou les partenaires seront également traitées. A distance, on recherchera des facteurs favorisants l’épididymite comme un obstacle à l’écoulement des urines.

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